• DESSERTS



    Bien pratique d'avoir des enfants qui doivent faire des exposés pour le collège. On révise, voire même, on découvre !

    Institutrice, révolutionnaire et libertaire française, elle est une militante anarchiste et l’un des personnages important de la Commune de Paris.

    Louise Michel est la fille née hors mariage du fils du châtelain, Laurent Demahis, et de la servante Marianne Michel. Elevée par ses grands-parents, elle reçoit une bonne instruction et étudie la musique. Mais en 1850, après la mort de son père et de ses grands-parents, Louise Michel est chassée du château et devient institutrice.
    Elle s'installe à Paris pour enseigner. Elle écrit pour des journaux d'opposition et rédige des poèmes qu'elle adresse à Victor Hugo. Elle entretient avec celui-ci une longue correspondance de 1850 à 1879 (30 ans). Secrétaire d’une association, dont le but est d'aider les femmes à vivre par le travail, Louise Michel mène également une activité politique, qu'elle poursuivra jusqu'à sa mort.

    Louise a 40 ans quand éclate la commune et elle y est très active. Elle fait partie de la frange révolutionnaire la plus radicale et se porte même volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers. Surnommée la Vierge Rouge, elle est condamnée à la déportation à vie et envoyée en Nouvelle Calédonie où elle reste jusqu'en 1880. Embarquée sur le Virginie en août 1873 lors de sa déportation, elle arrive sur l’île après quatre mois de voyage. À bord, elle fait la connaissance de Nathalie Lemel, elle aussi grande animatrice de la Commune. C’est sans doute au contact de cette dernière que Louise devient anarchiste. Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie, refusant de bénéficier d’un autre régime que celui des homme. Elle crée le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie et édite Légendes et chansons de gestes canaques. Elle cherche à instruire les autochtones kanaks et elle prend leur défense lors de leur révolte, en 1878  elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa  et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés, puis dans les écoles de filles.


    Accueillie par la foule à Paris,  lors de son retour, Louise Michel reprend son activité militante. Elle donne des conférences, intervient dans des meetings, défend l'abolition de la peine de mort, les ouvriers et les chômeurs.

    Lors de la manifestation des sans-travail aux Invalides à Paris, le 9 mars 1883 Louise Michel y arbore, pour la première fois, un drapeau improvisé, à partir d’un vieux jupon noir fixé sur un manche à balai.

    Après l'écrasement de la Commune de Paris en 1871, le drapeau rouge avait été interdit par la jeune République française restaurée. Elle sera la première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste : «Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions ».  Cette manifestation dégénère rapidement en pillages de trois boulangeries et en affrontement avec les forces de l’ordre. Louise, qui se rend aux autorités quelques semaines plus tard, est condamnée en juin à six ans de prison assortis de dix années de surveillance de haute-police, pour « excitation au pillage »

    En janvier 1886, le président de la République, la gracie. Pourtant dès août, elle est de nouveau emprisonnée pour quatre mois à cause d'un discours prononcé en faveur des mineurs de Decazeville (dans l’AVEYRON). Refusant de faire appel, elle est finalement relâchée en novembre suite à une remise de peine.

     Lassée par les calomnies et le manque de liberté d’expression, elle s’installe à Londres en 1890 où elle gère une école libertaire. Elle revient en France en 1895. Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d'être libérée sur l'intervention de Clemenceau qui lui vouait une grande admiration. Elle meurt d’une pneumonie à Marseille au cours d’une tournée de conférences dans le sud de la France. Une foule de 120 000 personnes l’accompagne lors de ses funérailles jusqu’au cimetière de Levallois.

    Anticléricale et antireligieuse résolue, Louise Michel a été confortée par les travaux de Darwin dans un matérialisme niant l'immortalité après la mort

    Louise Michel reste encore aujourd'hui une figure emblématique du mouvement anarchiste et du mouvement ouvrier en général  Cette femme, instruite et cultivée, est entourée de nombreuses figures masculines connues, dont elle a l’amitié, jusqu’à la fin de sa vie, ou plus souvent de la leur.

    Son influence est encore présente dans les départements d’Études féminines américaines, où encore par son roman La Misère qui annonce la crise sociale des banlieues.

    C’est, avec George Sand, une des très rares femmes du 19ème siècle à avoir adopté le costume masculin à un moment de sa vie, fait révélateur d’une revendication féministe.

    Le groupe de rock français Louise Attaque tire son nom du personnage.

    Le film  "Louise Michel la rebelle", réalisé par Sólveig Anspach, est sorti en France le 7 avril 2010. Sylvie Testud interprète Louise Michel.


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  • Il y a le point virgule, le point d’exclamation, d’interrogation et j’en passe, le point zéro, le point G, le point c’est tout, le point sur les i, le point de fusion, d’ébullition, de non retour, le point de croix…. et dans cette liste certainement non exhaustive, il y a le point GODWIN !

    Qézako ?????

    Je ne sais pas si vous connaissez les règles de ponctuation, si vous avez trouvé le point G (pffffff !!!!! pouvez toujours chercher hein), si vous savez mettre les points sur les iiiiis, si vous maîtrisez quelques règles physico-chimiques ou de couture,  si vous n’êtes jamais revenus puisque non retour, mais vous avez au moins une fois, durant votre joyeuse ou difficile ou merdique ou excitante existence, assisté ou disputé un match verbal où le point GODWIN a été atteint ?

    Cela se rencontre surtout sur internet et sur les blogs, forums et chats en tout genre. Il est tellement plus rassurant de pouvoir se laisser aller à des dérives voire des injures, derrière son écran, incognito ou sous pseudo et autres dérivatifs…..

    En fait voici l’explication :

    La « loi » de Godwin s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle une discussion internautique qui dure dans le temps amène peu à peu les esprits à s’échauffer et à remplacer les arguments par des insultes. Le nazisme étant considéré comme la pire des idéologies, la référence à celui-ci signe l’échec de la discussion.

    Quand cela arrive, on dit que la discussion a atteint le point Godwin, et on considère qu’il est inutile de la poursuivre (quels que soient les arguments avancés) car chacun campe sur ses positions mais commence surtout à s’échauffer, à s’énerver et à insulter l’autre bien souvent de mots à connotation très péjorative et très forte : raciste, nazi, assassin, criminel, dictateur, sioniste, facho, tueuse d’enfants, sale homo, sale homophobe…. …..

    Contrairement à ce que certains disent, on n’accumule pas de « points » Godwin. Le « point » Godwin est juste le point à ne pas dépasser.

    L’expression point Godwin a, par extension, également pris quand même un autre sens : un point Godwin est un point donné au participant qui aura permis de vérifier la loi de Godwin en venant mêler Hitler, le nazisme ou toute idéologie haineuse à une discussion dont ce n’est pas le sujet. Putain pour vouloir s’amuser à ça, faut être tordu ! Débattre sur un sujet brûlant avec les "PRO-..." et les "ANTI-..."et donner des points à qui le premier prononcera le mot nazi ou hitler !!!!!!

    J’ai connu cela à l’époque où je visitais souvent le site AGORAVOX. (Je n’y  vais plus, depuis qu’un gars avec qui je discutais assez souvent  est décédé). Il était très intelligent et  je ne partageais pas souvent ses affirmations ou idées, mais les discussions étaient fort intéressantes. Pourtant, à chaque fois, sur chaque fil de discussion, de drôles de Trolls pas drôles se pointaient et se mettaient régulièrement à l'insulter et à le traiter de raciste ou facho. Tous les « extrémistes » sont doués pour cela (parmi les chasseurs ou les pro-animaux, les aficionados de la corrida ou les antis-corrida, entre les bouffeurs de viande et les végétariens, les pour ou contre l’avortement, les athées et les croyants, les militants GREEN PEACE et les tueurs de phoques ou les pêcheurs de thon,  les homophobes, les islamophobes etc…..)

    On peut camper sur ses positions, sur ses idéologies, mais il faut savoir écouter ce que l’autre a à nous exposer. Par contre, dès que le point GODWIN est atteint, mois j’éteints ! Ca ne m’intéresse absolument pas de faire en sorte qu’il soit atteint et encore moins d’être prise en otage dans ce genre de discussions stériles et injurieuses.

    Moi qui suis très cinéphile, lorsque je discute de films et que chacun donne son avis, je n’atteints que le point GOLDWYN (MAYER)

     

    ENTREE + PLATS


    GOD BLESS YOU AND HE WILL WIN


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  • ENTREE + PLATS

    J’ai reçu ce jour par mail, un certain nombre de photos faisant étalage dans une baie sanglante au Danemark, d’un  « massacre » de baleines.

    J’ai vérifié avant diffusion si ce n’était pas un HOAX.

    Voici certains points de vue :


    extrait d'un site de recherche HOAX :

    [...]VRAI, tout les ans, le ministère des affaires étrangères des îles Féroé nous l'a confirmé, des bancs de globicéphales noirs sont attirés vers le rivage, pour y être tués. Cela représente 30% de la nourriture consommée sur ces îles. Autant dire pour eux, une question de survie.


    Depuis 1200 ans, cette "pêche" permet aux habitants de ces îles de surmonter un hiver rigoureux (1°C de moyenne). La viande n'est pas vendue, elle est partagée entre toute la population.

    FAUX
    , il ne s'agit pas d'un rituel de passage à l'age adulte, mais de trouver de la nourriture.

    VRAI, la mer est rouge du sang de ce mammifère.
    Selon le ministère de la pêche des îles Féroé, le moyen pour que les globicéphales souffrent le "moins possible" de leur mise à mort est de couper l'artère équivalente à notre carotide. Le cerveau de l'animal est immédiatement privé d'oxygène et la mort est instantanée

    FAUX, Le globicéphale noir n'est pas une espèce protégé par les traités internationaux. Au grand regret de Greenpeace, cette espèce n'est même pas du ressort de la Commission Baleinière Internationale.

    Selon la NOAA, ce n'est pas une espèce menacée. l'IUNCR, ne classe pas non plus ce mammifère dans la liste des espèces en danger.

    Cette pêche est surveillée par les autorités depuis longtemps, les premiers enregistrements datent du 16ème siècle ! A l'heure actuelle, on estime la population de globicéphales dans la région à environ 700.000 individus. 950 individus (moyenne entre 1990 et 99) sont capturés chaque année. Cette "pêche" n'a jamais entraîné de raréfaction de l'espèce.

    VRAI il s'agit d'un mammifère évolué, pas si différent de nous

    FAUX
    Les Îles Féroé ne sont pas membres de l'Union Européenne, ni sous tutelle Danoise.*


    Après avoir lu les arguments des uns et des autres, émotionnels et rationnels, on ne peut que s'étonner qu'en 2008, la survie d'une population humaine dépende encore de la chasse ! Aquaculture, élevage, les moyens de se fournir en protéines sont nombreux, mais il semble que depuis 1200 ans, ils n'aient pas réussi à se développer sur ces cailloux hostiles.[…]

     

    Article par Le Zap's – HoaxTeam

     

    *(Les îles Féroé ont depuis 60 ans un parlement souverain de 32 membres élus démocratiquement, un gouvernement et un président (actuellement une présidente : Madame Anfinn Kallsberg). Ignorer une réalité aussi fondamentale dénote bien le peu de sérieux des auteurs de cette campagne. Les 47 000 habitants des îles Féroé constituent une petite nation scandinave bien distincte et ils parlent une langue assez différente du danois, mais proche de l'islandais)


    Témoignage de R. extrait du même site :

     

    "L'archipel ne possède pas de ressources minières et, en dehors de quelques troupeaux de moutons, la seule ressource des habitants dont les premiers sont arrivés de Scandinavie il y a près de 1 000 ans, a toujours été la pêche. C'est toujours vrai aujourd'hui. Le tourisme est très limité... Les seuls emplois industriels de l'archipel sont ceux procurés par les usines de transformation du poisson et l'économie du pays est extrêmement dépendante du prix du poisson sur les marchés internationaux. Les eaux de l'archipel sont heureusement très poissonneuses, mais la surpêche pratiquée par de nombreux bateaux étrangers a failli faire disparaître cette unique ressource, si bien que les habitants de l'archipel, comme les Islandais, en ont pris le contrôle et la protègent désormais en en gérant les stocks de manière très rigoureuse avec l'appui des scientifiques. Si l'on ne prend pas en compte cette réalité, elle aussi fondamentale, on ne peut rien comprendre à la situation des îles Féroé.[...]

    Dans cet archipel où absolument toute la nourriture, en dehors du poisson (et des oiseaux de mer, notamment les macareux, qui font aussi partie de l'alimentation traditionnelle des Féringiens), doit être importée de l'extérieur, les habitants de pays du continent qui bénéficient de ressources alimentaires abondantes et variées, auraient mauvaise grâce à reprocher aux habitants de l'archipel d'apprécier depuis des siècles la viande de mammifères marins. Cette chasse n'est en aucune façon motivée par des considérations financières ou mercantiles et il faut que chacun sache que la viande des globicéphales tués lors de la chasse annuelle est immédiatement découpée et partagée entre tous les habitants. Des parts importantes sont portées aux personnes âgées à leur domicile ainsi que dans les maisons de retraite... Ce partage fait partie de la tradition des insulaires qui conservent un sens communautaire très fort. […] On peut comprendre bien sûr que la vue du sang suscite répulsion et compassion, mais les habitants de l'archipel qui assistent chaque année à cette chasse, restent parfaitement calmes et ne manifestent absolument pas de joie hystérique et grégaire comme celle que l'on peut observer, par exemple, en Espagne et dans le sud de la France lors des corridas au moment de la mise à mort de taureaux, dont on admettra qu'elle n'est imposée, elle, par aucune nécessité économique. Il est très facile de manipuler des images, de les multiplier à l'infini sur internet et de susciter ainsi des mouvements d'opinion en jouant sur l'émotion, mais est-ce bien honnête ? Pourquoi un tel lynchage médiatique des habitants des îles Féroé ? Cette campagne actuelle contre la petite nation des îles Féroé semble agiter beaucoup de monde surtout en Espagne, en France et en Italie. Est-ce un hasard si ce sont précisément les trois pays de l'Union européenne qui comptent le plus de chasseurs : 925 000 en Italie, 1 000 000 en Espagne et 1 400 000 en France. Que pourrait-on dire de ces millions d'Européens qui prennent du plaisir à tuer dans la nature des animaux sauvage sans aucune nécessité chaque année ? Des dizaines de milliers de Français vivant à la campagne se livrent chaque année chez eux, souvent de manière festive, en compagnie de parents ou de voisins, à la tuerie d'un cochon, immédiatement transformé en délicieuses cochonnailles : boudin, saucisses, rillettes, côtelettes, tripes, andouillette, rôti, etc., sans que personne ne s'en émeuve particulièrement, même si les malheureuses bêtes ne manquent pas de protester bruyamment à chaque fois contre le mauvais sort qu'on s'apprête à leur faire subir. Leurs cris ne soulèvent guère d'émotion et aucun photographe ne vient saisir sur la pellicule leurs derniers instants pour diffuser ces images sur internet. Personne ne semble encore avoir jusqu'ici éprouvé le besoin de dénoncer cette pratique 'sadique et barbare' sur internet et d'inviter les internautes à submerger les ambassades et consulats français dans le monde de courriers vengeurs. Ne serait-il pas plus juste de dénoncer et combattre la souffrance animale qui existe encore à très grande échelle dans trop d'élevages industriels, dans le transport des animaux sur nos routes et dans nos abattoirs ? De réels progrès ont été accomplis sous la pression d'ailleurs des institutions européennes, mais il reste encore bien des progrès à faire. Là, ce n'est pas le sort de quelques dizaines de cétacés qui est en cause, mais celui de dizaines de millions de veaux, vaches, moutons et cochons et des centaines de millions d'animaux de basse cour.

    Cet exemple doit nous inciter à développer notre esprit critique, à nous méfier de ce qui paraît de manière bien simpliste et bien primaire être "politiquement correct", et à nous méfier particulièrement des “informations” diffusées sur internet

    C cet article ne m'a pas fait changer d'avis au sujet du massacre d'animaux mais il y a une d'injustice envers les habitant des îles Féroé voila !"

     

     

    Ce que j'en pense :

    Aux Iles Féroé où il n’y a que caillasses (vu dans un documentaire sur Planète), peuvent-ils réellement envisager de se nourrir autrement ?

    Je mange toujours mon escalope de veau et ma cuisse de poulet, j’ose imaginer ce qui se passe dans les abattoirs....

    Je ne peux donc me résoudre à porter un jugement sur ce « massacre »  annuel qui m'est pourtant insuportable à regarder ou imaginer alors que non végétarienne je ferme les yeux (et non l’esprit) sur le massacre quotidien dans les abattoirs du monde entier.

    ceci est tout aussi choquant non ? Alors pourquoi cela l'est-il plus pour certains ?

    ENTREE + PLATS

    Vos commentaires et opinions seront les bienvenus.


     

     

     

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  • Femmes debout !

     
    Dans le cadre de la mission parlementaire sur le voile intégral, cette lettre a été lue au Palais du Luxembourg par Djemila Benhabib.Vendredi 13 novembre 2009 était la journée « Femmes debout »,
    organisée par Femmes Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes.

    Djemila Benhabib est l’auteure de « Ma vie à contre Coran » publiée au Québec.

      Chers amis,

     Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites aujourd’hui, de me consacrer parmi les Femmes debout et de permettre à ma voix, celle d’une femme de culture musulmane féministe et laïque, de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous, mes amies de femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable, que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes. C’est dire que c’est ici, localement que prend racine le travail pour le droit des femmes, pour se répercuter à l’échelle internationale. C’est dire aussi que la marche des femmes pour la liberté et l’égalité est une et indivisible. Lorsqu’une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c’est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d’une même chaîne.

     Voilà encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité.

     Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du « Deuxième Sexe », ni en me plongeant dans ce magnifique roman d’Aragon « Les cloches de Bâle », où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.

     Je ne suis pas devenue laïque en m’abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas !

     J’aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j’ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J’aurais pu m’égarer dans la beauté de cette ville qu’est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d’Albert Camus, avec son célèbre roman « La peste » jusqu’au Nobel de littérature. J’aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu’on déversait sur les femmes. J’ai choisi de voir et d’écouter d’abord avec mes yeux et mes oreilles d’enfant. Plus tard, j’ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde, n’ait honte d’être femme.

     Pour vous dire vrai, à l’enfance et surtout à l’adolescence, je n’ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d’enfants et de famille. Les quelques mariages auxquels j’avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu’un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultra minoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses, puis des mères dès l’enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu’on me somma de rejoindre ma grand mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère, le moment venu.

    En 1984, l’Algérie adopte un code de la famille inspiré de la charia islamique. J’ai douze ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l’épouse d’obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l’époux de corriger sa femme et en matière d’héritage comme de témoignage, l’inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d’un homme, tout comme les parts d’héritage.

     Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider. Au nom de quoi ? De la religion, de l’Islam en l’occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair. Je pense en particulier à nos sœurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l’un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à Neda, cette jeune Iranienne assassinée à l’âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à Nojoud Ali, cette petite Yéménite de dix ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s’est battue pour obtenir le droit de divorcer… et qui l’a obtenu. Je pense à Loubna Al-Hussein qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum, l’été dernier à cause de sa tenue vestimentaire

    La pire condition féminine dans le globe, c’est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans.

     Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu’au nom des cultures et des traditions, nous devons accepter la régression, qui confine l’autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d’islamophobes lorsque nous défendons l’égalité des sexes et la laïcité

    Sachez qu’il n’y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence. Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l’idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcuté sans que ma chair en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l’aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c’était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui m’a vu grandir.

     Tout ça pour dire qu’il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace. Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l’émancipation humaine. Je n’en connais pas d’autres.

     Cette merveilleuse page d’histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n’est pas se soumettre. Car par- delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances. Résister, c’est se donner le droit de choisir sa destinée. C’est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes. C’est ainsi que j’ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d’égalité et de laïcité  comme fondement même de la démocratie. L’histoire regorge d’exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère publique et devenir la loi. Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n’y a plus de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref, la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se multiplient. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai une aversion profonde à l’égard des intégrismes quels qu’ils soient, car je suis une amoureuse de la vie

     Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la cité, nous ne sommes plus dans l’espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la Raison et de la rationalité si chères aux Lumières. Séparer l’espace public de l’espace privé en réaffirmant la neutralité de l’Etat, me semble indispensable, car seule la laïcité permet de se doter d’un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la cité.

     Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté ; il faut que cela tienne debout ; il faut que cela résonne chez les autres. » J’ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.

     Djemila Benhabib


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  • Hormis TELERAMA et peut-être d'autres revues spécialisées, je n'ai trouvé aucune critique négative sur ce film que j'ai découvert la semaine dernière. Un petit bijou, notamment coup de coeur pour la première scène qui se déroule sur le concerto pour piano n°21 de Mr Amadeus MOZART et pour la dernière, le bouquet final : le concert au Châtelet du premier mouvement du concerto pour violon de TCHAIKOVSKI.

    Je ne lis plus, mais je suis devenue boulimique de films et en particulier de ceux issus du cinéma indépendant, petits trésors bien loin des grands blockbusters américains. Ceci dit, dans le cinéma indépendantaméricain il existe également des chefs d'oeuvre, dont on fait moins de tapage médiatique que celui fait autour des films de Mrs CAMERON ou SPIELBERG (que j'aime également visionner quoiqu'il en soit, mais dans un tout autre état d'esprit).
    Voici quelques critiques et une vidéo de ce premier mouvement du concerto pour violon. PILO ERECTION GARANTIE !!!!!

    Le Journal du Dimanche

    Danielle Attali

    Enfin un film formidable ! (...) Avec du rire, des larmes, de la musique, de la passion. (...) Radu Mihaileanu, le réalisateur, conduit sa partition d'une main de maître entre drôlerie, extravagance et émotion.

     La critique complète est disponible sur le site Le Journal du Dimanche

     

    Marianne

    Clara Dupont-Monod

    Le film, tout entier, s'appuie sur un amour immodéré du patrimoine français. (...) "Le Concert", c'est l'histoire d'un petit miracle dont le cinéma a parfois le secret.

     La critique complète est disponible sur le site Marianne

     

    Filmsactu

    Elodie Leroy

    Une oeuvre touchante et pleine de vie que les mélomanes et amoureux de la musique de Tchaïkovski ne doivent surtout pas manquer, ne serait-ce que pour savourer son extraordinaire final.

     La critique complète est disponible sur le site

     

     


    Bonne écoute à toutes et tous. Si vous pouvez voir le film, l'acteur russe et Mélanie Laurent (jeune actrice prometteuse qui choisit bien ses scénarii jusqu'à présent) y sont très attachants.          mapy

     


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